Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 avril 2023 4 20 /04 /avril /2023 08:35

Roman très noir et féodal peuplé de mages, de monstres, et de châteaux, Gestalt nous conte la lutte du bien contre le mal, lutte orchestrée par des puissances principalement maléfiques. Les hommes et les peuples dirigés par un roi ou un prince vont subir la loi des plus forts et plus subtiles et quitter l’ornière rassurante de leur destinée. Nombreux sont ceux qui ont ce pouvoir de tordre le destin et le recomposer dans le sens de leurs desseins.

Dans ce roman, le choix est fait d’alterner au fil des pages des épisodes peuplés de nombreux acteurs qui poursuivent des buts aussi mystérieux qu’intrigants. Il faudra attendre le dernier quart de l’épopée pour qu’enfin les fils qui unissent ces aventures croisées apparaissent, mais de manière encore relativement confuse.

L’écriture très soignée n’évite pas le risque de rendre certains passages parfois indigestes, entraînant chez le lecteur une forme d’ennui en ce qui me concerne. Les effets paraboliques ne sont pas toujours de bon aloi et n’ajoutent nullement à la profondeur du propos, bien au contraire. J’y ai vu beaucoup de lieux-communs et de stéréotypes propres à ce genre de littérature. Une forme de majesté boiteuse qui n’atteint pas, à titre de comparaison, la puissance shakespearienne de Dune (Franck Herbert), loin s’en faut.

Quant à l’aspect purement imaginaire, on se retrouve en territoire usé jusqu’à la corde dans ce genre d’ouvrage très typé : des univers stéréotypés dominés par des mages aux pouvoirs improbables, des rois assoiffés de pouvoir, des soldats nombreux, un peuple opprimé et médusé, des destins individuels et collectifs au service de l’intrigue en forme de quête. On est, là encore, très loin des aventures de Bilbo le Hobbit, chef d’œuvre de Tolkien qui fait référence dans le domaine.

Il est toujours désagréable de relever plus de défauts que de qualités dans un roman offert par Babelio et l’éditeur Le chant du signe. Mais c’est, je pense, le contrat basé sur l’honnêteté collective qui rend hommage à l’ensemble des parties.

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 11:42

Rosny Ainé est l’auteur de la célèbre Guerre du feu parfaitement mise en images par Jean-Jacques Annaud. Il y évoque ce qu’on nomme Les âges farouches de l’Humanité naissante. Deux ans après son édition, il aborde la fin de cette même Humanité agonisante. Entre les deux époques, plus de 100.000 ans se seraient passés…

La terre s’est transformée, et l’Homme l’a bien aidée pour cela. Les océans ont disparu, le paysage est devenu chaotique et désert. Quelques poches d’humanité survivent tant bien que mal auprès des rares sources encore existantes. Leur technologie très développée les retient encore de sombrer définitivement, mais la fin semble inévitable.

Targ, celui qu’on appelle le veilleur, veut encore y croire. C’est sans compter sur l’inéluctable. Une nouvelle forme de vie s’apprête à prendre la place des hommes, les ferromagnétaux, espèce en voie de développement et parfaitement adaptée à ce nouvel environnement.

Court et concis, ce texte écologique avant l’heure brosse un état des lieux désespérant où le retour en arrière n’est plus de mise. Malgré tout l’attachement qu’on peut éprouver pour ces derniers hommes, le lecteur ne peut qu’assister à cette accélération dramatique qui pousse l’Humanité vers la sortie.

Cette réflexion sur la finitude obligée des choses, cet inévitable passage de témoin d’un cycle à l’autre est magnifié par une écriture poétique où chaque mot semble compté à son juste poids et son propre sens. Le mode de vie de ces derniers hommes est bien anecdotique comparé à la rudesse de cette extrême noirceur. Les dernières palpitations d’une espèce en voie de disparition sont montrées avec pudeur et pourtant sans ménagement.

Ce beau texte éclaire de façon sublime ce que la biologie telle que nous la connaissons aujourd’hui sous forme d’espèces nombreuses et variées, doit à un équilibre précaire né d’une forme de hasard cosmique, équilibre si fragile qu’une seule espèce peut largement contribuer à rompre sans retour possible.

En lisant cet ouvrage, je n’ai pu m’empêcher également de faire le parallèle avec l’excellent roman de Jean-Pierre Andrevon intitulé Le Monde enfin, où il est question d’une pandémie ravageuse qui mettra fin à l’Humanité et signera le nouveau règne animal.

Rosny Ainé est à sa façon un précurseur de l’écologie moderne et son scénario pessimiste vient faire écho à la situation que nous vivons actuellement. Nos jours difficiles sous le règne de la Covid-19 ne sonneraient-ils pas comme un mauvais présage, un avertissement ?

 

Michelangelo 18/12/2020

 

Voici la fin crépusculaire du dernier homme sur Terre imaginée par Rosny Ainé :

 

La nuit venait. Le firmament montra ces feux charmants qu’avaient connus les yeux de trillions d’hommes. Il ne restait que deux yeux pour les contempler !… Targ dénombra ceux qu’il avait préférés aux autres, puis il vit encore se lever l’astre ruineux, l’astre troué, argentin et légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes…

Il eut un dernier sanglot ; la mort entra dans son cœur et, se refusant à l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les ferromagnétaux.

Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent dans la vie nouvelle.

Partager cet article
Repost0
17 avril 2019 3 17 /04 /avril /2019 16:45

Ce roman paru chez Actes Sud se présente sous une couverture élégante un tantinet rétro. Le style années soixante lui va comme un gant.

En effet, l’auteure s’est donné la tâche de faire revivre l’esprit qui animait une petite catégorie d’écrivains de science-fiction de cette période. Cette forme d’hommage est poussée au paroxysme de l’exercice.

La quatrième de couverture nous en rappelle deux illustres célébrés en leur temps, Kurt Vonnegut et Philip K. Dick (pour ces deux-là, leur production ne s’arrête pas à ce genre… Philip K Dick est aussi l’auteur de Minority Report, porté brillamment à l’écran).

Le cahier des charges est toujours sensiblement le même : du burlesque, de l’invraisemblable, beaucoup de personnages et de mondes divers qui s’agitent en tous sens et forcément beaucoup d’humour, volontaire ou involontaire.

Le style de Laura Fernandez est assez déroutant. Traduit de l’espagnol, il rend la lecture parfois indigeste dans le sens où, de paragraphes en paragraphes, on a l’impression de sauter du coq à l’âne, d’un lieu à un autre, sans être le moins du monde prévenu. C’est un peu comme monter dans le grand-huit d’un parc d’attractions. On sait ce qui nous attend, mais le vivre est une toute autre expérience. On perd très vite le fil des évènements pour subir une situation folle qui s’emballe au fil des pages.

La prolifération des personnages, leurs noms à rallonge (qui parfois changent), les diminutifs multiples, tout cela met à rude épreuve le lecteur sage et peu apte à la mémorisation immédiate que je suis. Pourtant les répétitions contextuelles sont nombreuses (voulues comme des figures de style, mais lassantes par leur usage répété), les onomatopées dignes d’une bande dessinées coulent à foison (rendant l’ouvrage très imagé par moments).

L’histoire elle-même est rocambolesque. Un écrivain de science-fiction meurt bêtement dans sa salle de bain. Ce simple fait déclenche autour de sa personne un foisonnement d’évènements baroques et assez invraisemblables. Alors qu’il n’était pas reconnu de son vivant malgré une production immense et variée, il est en passe de devenir l’écrivain de S-F le meilleur du monde lorsqu’il réapparaît dans un avion aux seuls yeux d’une hôtesse de l’air qui semble douée pour parler avec les morts !

Bien que ténu, ce fil conducteur est avant tout l’occasion de broder sur des thèmes classiques du genre tels le voyage dans le temps, dans l’espace, la vie après la mort, les fantômes, le spiritisme…

Manifestement, Laura Fernandez a tenu sa promesse de faire revivre un certain genre de littérature quelque peu oublié, fait de folies et délires pseudo-scientifiques propice à des situations drôles ou grotesques.

Malheureusement de mon point de vue, elle a embrassé son sujet de façon tellement large, dans le style et dans le catalogue des évènements, que l’ensemble finit par être subi par le lecteur au lieu d’être apprécié à sa juste valeur (car il y a un énorme travail d’écriture derrière tout ça, à n’en pas douter).

Longtemps amateur de science-fiction, je me régalais par avance de dévorer cet ouvrage en forme d’hommage. J’ai fait fausse route.

Je n’ai pas retrouvé dans le roman de Laura Fernandez la puissance qui anime ce genre littéraire trop sous-estimé par la critique et maintenant supplanté par l’Héroïc-Fantasy, de facture souvent inférieure.

Ce ne fut pas un voyage paisible, déroutant ou introspectif mais une gesticulation effrénée qui m’a vite lassé. Suis-je trop vieux pour vivre à deux-cents à l’heure mes lectures ? C’est peut-être là le fond du problème…

 

Michelangelo 17/04/2019

 

Citations

 

Oh, j'ai tout gâché, Lan, dit Voss après tout ça, et Lan dit (NON), qu'il n'avait (RIEN) gâché, que c'était juste qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à lui-même, vu qu'il était comme l'unique astronome d'une planète entourée de satellites suffisamment intéressants pour ne rien faire d'autre que les observer, chaque jour et sans répit, il n'aurait pas dû prétendre pouvoir s'intéresser à une autre planète, parce qu'en réalité, il ne pouvait pas, il ne pouvait pas du tout, même s'il prétendait pouvoir, et , s'il ne l'avait pas fait, elle n'aurait pas à se plaindre de ne pouvoir le quitter après sa mort. P434

 

Voss ne pouvait quitter sa mère des yeux. Cette toute petite silhouette à la léonine chevelure blonde qui avait passé sa vie à rêver, tout le temps, à rêver, de tout et de rien, parce que la vie, lui disait-elle, encore et encore, c'est fait pour ça, Voss, pour rêver, qu'est-ce que tu désires, mon petit ? De quoi rêves-tu, mon petit ? Personne ne va rien t'empêcher de faire, mon petit, tant que je serai là, personne ne pourra rien t'empêcher de faire, mon petit, tout sera possible, fais ce que tu veux, tout ce qui te passe par la tête, parce que la vie, ça sert à ça, à vivre. P449

Partager cet article
Repost0
4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 09:52

Les éditions Mnémos ont eu la bonne idée d’éditer en un seul volume la trilogie d’Opar écrite en grande partie par Philip José Farmer, écrivain génial de science fiction et Héroic-fantasy et avec l’aide de Christopher Paul Carey (dernier opus de la saga). Quand on s’est régalé, comme moi, avec les romans de Philip José Farmer (Le fleuve de l’éternité, Ose, le noir dessein, le labyrinthe magique, les amants étrangers, entre autres), cette parution a fait l’effet d’une bombe !

Les deux premiers volets restituent un monde perdu, pas si lointain du nôtre dans le temps et quelques indices géographiques sont sensés situer cet univers autour de la méditerranée (ferait-il allusion à l’Atlantide ?). Tout est majestueux, grandiose, foisonnant et présente de grandes similitudes avec l’Empire romain dans toute sa splendeur, que ce soit en terme de divinités, de politique, de guerre, de construction, d’habilement. Toutefois, la faune (sauvage et luxuriante) est peuplée d’animaux aussi exotiques que dangereux. On retrouve l’imagination débordante de l’auteur et son goût immodéré pour les situations extraordinaires.

Hadon, originaire d’Opar, la merveilleuse cité d’Or, va devoir se rendre à Khokarsa pour participer aux grands jeux du cirque dont le vainqueur deviendra roi et épousera la belle Awineth…

Le premier volet décrit le long voyage d’Hadon vers la capitale, puis les combats terribles et meurtriers dans l’arène. Alors qu’Hadon doit récolter le fruit de sa victoire, il est envoyé remplir une mission longue et dangereuse par l’oracle de la déesse Kho. Cet éloignement forcé, si près du but, n’est qu’une diversion destinée à l’éloigner d’Awineth dont le père, Minruth, refuse d’abdiquer en faveur d’Hadon.

Le second volet va raconter cette quête réputée impossible et la prise de pouvoir par le père d’Awineth, au prix de nombreux morts et destructions. Les dieux vont s’affronter par humains interposés (tiens, tiens… c’est pas nouveau ça, non ?) La déesse Kho soutenue par Awineth, grande prêtresse et une grande partie de la population est remise en cause par Minruth et ses prêtres qui veulent mettre en place le dieu du soleil Resu et asseoir définitivement un nouveau pouvoir et un nouveau règne (tiens, tiens… comme l’épisode égyptien d’Akhenaton qui tente sans succès d’instaurer une nouvelle religion avec sa femme Néfertiti… ce qui renforce l’idée que Philip José Farmer a puisé largement dans l’Antiquité ses références historiques et politiques).

Hadon accomplira sa mission, mais tout ne sera pas terminé pour autant. Minruth lui refuse le trône. L’oracle intervient juste à propos pour lui donner une nouvelle mission.

Hadon rentrera à Opar avec la belle et amoureuse Lalili qu’il a rencontrée lors de son périple et dont l’enfant doit naître, aux dires de l’Oracle, dans le temple de Kho dans la cité d’Opar… Le roman se termine en queue de poisson, si je puis dire, et Hadon va rester en stand-by alors que va débuter le troisième et dernier volet de la saga.

La plume change, car l‘écriture définitive de cet opus est due à Paul Carey qui soigne la qualité d’écriture alors que P-J Farmer a souvent tendance à se laisser emporter par l’action au détriment du reste (c’est probablement son défaut principal).

Le roman s’intitule La geste de Kwasin. Ce Kwasin est un colosse de plus de deux mètres, musclé à souhait, pas forcément très malin (il fonce dans le tas avant de réfléchir), cousin d’Hadon et grand défenseur de Kho (et si semblable à ce héros mythique incarné par Arnold Schwarzenegger, Conan le barbare). Armé de sa hache forgée avec le métal d’une météorite réputée invincible (tiens, tiens, comme Excalibur et le roi Arthur), il va mener le dur combat contre les armées de Minruth presque tout seul...

Je ne vais pas raconter l’issue de ce choc de titans. Je vous laisse la découvrir si vous avez le courage d’aller jusqu’au bout. Oui, vous l’avez deviné, cette série ambitieuse est parfois indigeste. Ecrite autour des années 1975 pour l’essentiel, elle fait montre d’originalité à l’époque. Malheureusement, rééditée de nos jours, elle a un peu vieilli. Le bon a certainement été copié, laissant un goût de déjà lu ailleurs, et l’emphase dramatique est retombée à la manière d’un soufflé plus très frais… Les personnages sont réduits à l’essentiel, à savoir leur interaction dans cet univers (sauf dans le dernier volet où la psychologie des protagonistes est moins rudimentaire).

L’univers crée a certainement fait l’objet d’un travail de documentation absolument énorme. A ce sujet, on trouve en fin d’ouvrage une frise détaillée des grands moments entre -12.000 et moins 10.000, début de cette saga qui se veut historique. Malheureusement, l’ensemble ressemble parfois à un vaste brouillon tout juste remis en forme pour l’occasion. J’en veux également pour preuve les imperfections dans la traduction qui laisse passer un nombre important de fautes de syntaxe et d’accords…

Néanmoins, pour les inconditionnels, dont je suis, il est bon de saluer cette belle initiative des éditions Mnémos d’avoir réuni les trois épisodes de cette saga pratiquement introuvable de nos jours. Le prix en est élevé (35€ quand même) et la déception un peu au rendez-vous. Reste le bonheur de posséder dans sa bibliothèque l’ensemble de l’œuvre de cet écrivain visionnaire disparu en 2009, laissant ses lecteurs orphelins.

 

Michelangelo 2017-04-04

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 09:58
Le dernier brûleur d’étoiles de Sophie Val-Piguel

Le jeune Gwenvael vit dans un orphelinat et fait des cauchemars étranges jusqu’au jour où le surnaturel va dépasser le réel et entrainer notre jeune héros dans un univers parallèle peuplé d’étranges créatures aux pouvoirs exceptionnels.

Après de multiples péripéties, Gwenvael va prendre conscience qu’il est là pour sauver l’univers des ténèbres et du mal absolu. Il sera aidé en cela par le maître d’armes Galahad, de nombreux amis qu’il va découvrir au cours de sa quête et de Calypso, chat ailé un peu philosophe qui n’est autre que le cœur et l’âme de Gwenvael, le brûleur d’étoiles.

A l’instar de nombreux ouvrages d’Héroic-fantasy, ce long roman de plus de 800 pages est plus qu’une aventure, c’est une épopée, épopée dans laquelle le héros doit sauver l’humanité du mal.

L’auteur fait preuve d’une imagination débordante pour mettre en scène des personnages improbables, mélange plus ou moins heureux des clichés du genre (chat volant, humains sans âme, passeurs d’univers, licorne, chevaliers invincibles, animaux et arbres bavards). L’influence d’auteurs comme Tolkien (Le Hobbit et surtout les séries cinématographiques qu’en a tiré Peter Jackson) ou Lewis (Le monde de Narnia et la série cinéma de Adamson puis Apted) est flagrante.

Tout cela donne une intrigue assez convenue, avec une impression de déjà lu et déjà vu. Toutefois, Sophie V-P montre un vrai talent pour rendre ses personnages attachants et éviter au lecteur de tomber dans l’ennui. Le style est vif, l’écriture est riche mais fluide (par exemple, les duels à l’arme blanche sont parfaitement mis en scène par une auteure bien au fait de ces techniques de combat), les dialogues sont convaincants et les personnages ont une certaine profondeur d’âme.

Sophie V-P a réussi un beau tour de force récompensé par le Prix de l’Imaginaire 2015. Le plus fort a été d’apprendre de sa bouche que ce roman, elle l’a écrit à l’âge de 19 ans et qu’il dormait depuis neuf ans dans son ordinateur avant qu’elle se décide, poussée par sa marraine, à le proposer chez un éditeur ! Et le meilleur, qu’elle ne se considère pas écrivaine, ne souhaite pas vivre de sa plume, et s’invente d’autres projets pour l’avenir… Pour lâcher au cours de notre petit entretien (séance de dédicace dans la boutique France-loisirs du Mans le 25 septembre 2015) qu’elle a en préparation une trilogie déjà bien avancée !

Pour ma part, je suis prêt à parier qu’on entendra encore parler en bien de Sophie Val-Piguel dans le monde de l’édition pour les années à venir !

Michelangelo 2015

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 11:24
Psycho Boys de Michel J. Levesque

Le Patecal, médicament destiné à faciliter la procréation fait des ravages inattendus sur les embryons victimes de ce produit. Les bébés naissent atteints d’anomalies chromosomiques qui les rendent hermétiques aux sentiments humains ordinaires tels l’amour, la compassion, l’amitié. Ils sont violents, particulièrement puissants, et certains ne craignent pas de pratiquer l’assassinat à grande échelle. Le produit est retiré du marché depuis dix-huit ans, mais le mal est fait. Les Psycho Boys, encore appelés prédateurs ou vilains et tous âgés d’environ dix-huit ans, terrorisent l’humanité. Un protocole de suivi médical destiné à contrôler leurs pulsions est mis en place agrémenté d’un système de traçage concrétisé par le port d’un bracelet relié aux services de police chargés de leur surveillance. Certains se débarrassent de ce lien pour entrer dans la clandestinité et commettre leurs méfaits en toute impunité. Le roman est bien écrit et se lit sans difficulté, même si l’ensemble est alourdi par une intrigue peu crédible où FBI, policiers, marshals traquent les Psycho Boys évadés qui eux-mêmes traquent ceux qui sont responsables de leur état… L’analyse sociologique et psychologique est réduite au strict minimum pour laisser place à l’action. Malheureusement, cette action sent le cliché à plein nez. Pourquoi situer l’action aux Etats-Unis ? Cela donne une ambiance de série américaine très typée et banale. D’autre part, la fin indique une suite à venir et ne propose pas de dénouement. Il aurait été bon de l’indiquer en sous-titre : Premier opus ! De toute façon, suite ou pas, je ne ferai pas partie des lecteurs. Michelangelo 2015

Partager cet article
Repost0
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 17:52

Ceuxquiosent.jpgIntrigué par la notoriété de Pierre Bordage, dont je n’avais lu aucun roman, j’ai trouvé ce titre au hasard de mes recherches chez le libraire…

Ce roman est en fait la troisième partie d’une saga dans laquelle une partie de l’humanité, au XXIème siècle,  décide de prendre son sort en main et de créer un état en Californie dans lequel les valeurs les plus nobles serviront de base à l’élaboration d’un nouveau projet de société plus juste et plus ‘humain’. C’était sans compter l’opposition féroce des états totalitaires qui vont essayer par tous les moyens, en particulier par la force,  de réduire à néant cette velléité d’indépendance hautement nuisible à la bonne marche de la société libérale.

Pierre Bordage met en scène de nombreux personnages venus de tous horizons pour peupler cet Eldorado de paix aussi cosmopolite que cocasse appelé ‘Arcanecout’ : des mexicains, des indiens, des européens armés de bric et de broc face à une armada nombreuse et parfaitement armée.

Le front de guerre se tient dans les Rocheuses, et les héros du roman vont lutter pour préserver leur rêve et leur liberté. Evidemment, Clara et Jean, les principaux héros, sont amoureux et alors que Clara organise la résistance en Arcanecout et que Jean combat sur le front, leurs échanges épistolaires deviennent le fil conducteur du narrateur.

Vous pouvez vous en douter, je n’ai adhéré à aucun moment à cette aventure qui m’a parue indigente à tous points de vue. Aucun ressort ne vient maintenir en éveil l’attention du lecteur qui s’ennuie au fil des pages. Le thème est banal, l’action digne d’une série B, la psychologie des personnages sommaire et convenue. Il paraît, au vu des avis des lecteurs de Babelio.com, que cette série est destinée à un jeune public. Si c’est exact, je parie que même eux risquent fort de s’ennuyer…

Dommage, car cette mauvaise pioche ne m’incite guère à tenter un nouvel essai avec cet écrivain français pourtant renommé en science-fiction…

 

Michelangelo 2014 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 13:21

le_temps_des_changements.jpgRobert Silverberg est un pilier de la littérature de science-fiction américaine (Monades humaines, Les déportés du Cambrien, Cycle de Majipoor pour ne citer qu’eux).

Avec Le temps des changements, il nous entraîne sur la planète Borthan colonisée par l’homme depuis quelques siècles et qui a la particularité de vivre sous le joug d’une « Convention » qui interdit à chacun de prononcer le pronom « Je » pour s’identifier, niant de fait toute velléité d’identification de l’individu en tant que tel.

Pour Kinnal Darival, le temps des changements va arriver avec son ami terrien Schweiz qui va l’initier aux bienfaits de l’auto proclamation et de la drogue particulière  de Sumara qui permet d’explorer les profondeurs de son inconscient et de celui des autres pour y retrouver la source du seul bonheur : le partage et l’amour.

Kinnal Darival n’est pas un héros. Il est un homme ordinaire qui va découvrir qu’en bravant l’interdit, le changement réel peut être atteint. Pouvoir dire « Je » revient à mettre en péril toute une société, et Kinnal est un homme dangereux avec ses pensées révolutionnaires. Il va le payer chèrement en perdant son statut, et ceux qu’il aime.

Robert Silverberg décline une nouvelle fois avec ce roman son sujet de prédilection : l’homme est asservi et peut se libérer de ses entraves. La conscience est l’instrument de cette liberté, et Robert Silverberg le virtuose qui en joue.

 

MichelANge, janvier 2003


Partager cet article
Repost0
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 16:30

paradoxe-perdu-111262-250-400.jpgA court de lecture, j'ai ressorti ce vieux recueil de nouvelles après 35 ans d'oubli... Je n'ai pas été déçu ! Frédéric Brown est le roi de l'humour, de la dérision et un grand de la science fiction !

Certaines nouvelles sont très courtes mais diablement bien ficelées ! D'autres, plus longues, laissent libre court à sa vision du monde, ni tragique ni défaitiste,  toujours pleine de bonne humeur et de grande confiance en l'humanité, même si souvent le propos est sérieux et les situations déespérées. La réflexion sucitée chez le lecteur n'est jamais anodine et on se plaît à voyager dans les univers browniens.
On peut disparaître dans une faille temporelle en voulant suivre une mouche et se retrouver en train de chasser le dinosaure au lance-pierres avec un savant fou. On  peut parfois tuer les gens pour savoir s'ils sont réels... On peut rencontrer un imprésario mystérieux qui fera de vous une  vedette de cinéma pour dix pour cent de vos cachets, voire plus ! On peut croiser le chemin d'envahisseurs qui ne sont que des ondes radio et qui se nourrissent de l'électricité disponible sur terre. Alors commence une nouvelle ère...

En définitive, c'est peut-être le recueil que je pourrais conseiller à une personne qui ne connait rien du genre science-fiction ! Merci Monsieur Brown !

 

MichelANge 2013

Partager cet article
Repost0
5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 18:30

Le monde enfin

Jean-Pierre Andrevon

Collection Rendez-vous ailleurs chez Fleuve noir

  

Le monde est touché par une terrible pandémie foudroyante due à un prion mutant. En quelques mois, la quasi-totalité de l’humanité disparaît dans des conditions assez affreuses et consternantes.

Malgré tout, les rares survivants tentent de s’organiser.  C’est peine perdue. Les femmes sont toutes stériles, rendant la survie de l’espèce humaine impossible. Les humains vont errer sans but dans ce monde qui ne leur appartient plus jusqu’à leur mort. Là, terrassés par la maladie ou la vieillesse, ils s’éteignent les uns après les autres comme autant de petites lucioles dans un univers noir trop vaste.

Le parti de Jean-Pierre Andrevon est de nous faire vivre cette agonie minutieusement, dans ses plus petits détails tous aussi cruellement réalistes les uns que les autres. Une femme dévorée méthodiquement par les rats, un vieillard dépecé par les charognards du nouvel âge…

Il signe un roman désespéré, à l’image de l’avenir de ce que les plus pessimistes envisagent déjà pour nous dès aujourd’hui. Le monde enfin, c’est l’avènement du règne animal qui reprend le rôle principal usurpé par l’homme pendant si peu de temps.

Il vaut mieux être d’un naturel optimiste pour se lancer dans cette aventure livresque angoissante et terrible, pourtant si bien écrite et aux élans poétiques...

Si vous êtes dans un passage difficile de votre existence, où  tout vous semble aussi vain qu’inutile, n’entreprenez pas cette lecture… Qui sait ce que vous trouverez en chemin !

 

Michel ANge janvier 2007

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : J'aime Lire et Ecrire
  • : Mes lectures et mon goût pour l'écriture en général. Mes nouvelles personnelles (très modestes). Mes réflexions (modestes)
  • Contact